COMMUNIQUE AGALMA CONTRE L’AVANT DECRET DU 10 JANVIER 2006

Publié le par asso-agalma

Les psychologues cliniciens de l’association Agalma demandent le retrait de l’article 8 de l’avant-décret concernant le titre de psychothérapeute, publié le 10 janvier 2006.

La pratique de la psychothérapie correspond à « une démarche volontaire » ; elle repose sur une connaissance approfondie de la psychopathologie et l’engagement du thérapeute dans un travail personnel.

Si la volonté du législateur était de protéger la population du charlatanisme, ce texte s’avère être, à la fois une menace pour des professionnels qualifiés, et l’autorisation de mise sur le marché d’autres professionnels sous qualifiés.

Pourquoi légiférer sans tenir compte des pratiques sérieuses déjà existantes et reconnues par la communauté professionnelle et les usagers ?

Comment ne pas octroyer de droit, comme prévu par l’article 52 de la loi du 9 août 2004, le statut de psychothérapeute aux psychiatres, psychologues et psychanalystes, y compris ceux n’ayant pas encore les 5 ans d’expérience exigés ?

Leur formation de haute qualité (Master 2 pour les psychologues, c'est-à-dire Bac+5) garantissait jusque-là en elle-même une prise en charge sérieuse de la souffrance psychique de leurs patients.

Comment peut-on envisager que les patients seront mieux pris en charge par des thérapeutes de «niveau master»*, ce qui veut dire titulaires d’un diplôme Bac + 3, ayant une «capacité de discrimination de base des situations pathologiques»* ?

Comment peut-on envisager qu’un professionnel ayant «une connaissance des 4 principales approches de psychothérapie»*  sera mieux formé que celui qui s’est engagé à se spécialiser dans une de ces 4 approches ?

Va-t-on amputer les psychologues cliniciens nouvellement diplômés, spécialistes d’une approche théorique, au détriment logique des 3 autres, d'un des pans principaux de leur pratique : la psychothérapie ?

Qui sera désormais recruté par les institutions soignantes : les psychologues ou les psychothérapeutes meilleurs marché ? La réponse évidente fait dès maintenant frémir les centaines de jeunes diplômés qui doivent déjà trimer pour s’insérer dans un marché du travail sinistré.

Sur quoi se base l’Etat pour décréter «scientifiquement validées»* des approches théoriques de la psychopathologie ?

Il va sans dire que si l’Etat prouve le bien-fondé de cet argument par le rapport Inserm massivement invalidé par la communauté scientifique, on peut légitimement douter de la légitimité de l’Etat à user d’un pouvoir d’ingérence sur la pratique de tout un corps de métier !

En conséquence, nous demandons, par le retrait de l’article 8 de cet avant décret,

  • -  La reconnaissance de la haute qualification des psychologues, psychiatres et psychanalystes, pour la pratique de la psychothérapie,
  • -  La compétence unique des universités à garantir la qualité et la pluralité des  formations donnant leur titre aux psychologues cliniciens,
  • - La liberté pour le psychothérapeute de se former à une approche spécifique et à pratiquer la psychothérapie de son choix
  • - La liberté pour le patient de choisir son thérapeute parmi un paysage diversifié de professionnels hautement qualifiés.


     (* article 8 de l'avant-décret du 10/01/06)

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A
(copie d'un mail)<br /> Chers collègues,<br /> la 2e réunion dite de "concertation" d'hier matin au ministèren'a rien apporté de plus: pas de nouvelle version du projet de décret,seulement un récapitulatif des réactions de ttes les organisations conviées, le fait que ttes ces réactions seront transmises au ministre de la santé et qu'il signera la version finale ("légèrement" amendée...) du projet (dont on n'a pas encore connaissance!) avant de la transmettre au Conseil d'Etat...Cordialement.P Grosbois
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T
Moi j'ai une voyante dont je suis satisfait.
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P
Ma copine est en DESS psycho qu'est-ce que cela va faire concretement, merci...
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J
    Suite à un échange de commentaires à propos de ce communiqué, nous tenons à préciser que l'article 52 fait référence au titre unique de psychologue qu'il n'est pas question de remettre en cause.    La mention "psychologue clinicien" initialement précisée dans ce communiqué, n'était que le reflet de notre préoccupation concernant notre spécialité; il ne s'agit en aucun cas pour nous de priver du statut de psychothérapeute, ni  les autres spécialités de la psychologie, ni les autres professionnels concernés.    Nous  remercions nos interlocuteurs pour leur lecture attentive et leur vigilance.   Agalma.
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